Ces aliments créent une dépendance aussi forte que la cocaïne, selon des experts

Écrit par Manon Martin

aliments créent une dépendance aussi forte que la cocaïne

Une simple barre chocolatée ou un paquet de chips pourrait-il déclencher dans notre cerveau une réaction similaire à celle provoquée par une drogue dure ? C’est ce qu’affirment plusieurs spécialistes britanniques, alarmés par les mécanismes addictifs enclenchés par la malbouffe et en particulier les aliments ultra-transformés.

Parmi eux, le Dr Chris van Tulleken, médecin et auteur, tire la sonnette d’alarme. Invité à s’exprimer devant le Parlement britannique, il dénonce le pouvoir de séduction chimique de ces produits. Selon lui, ils agissent sur notre cerveau comme la cocaïne, activant les voies de récompense et générant une envie irrépressible d’en consommer toujours plus. Il précise : « Une mauvaise alimentation est aujourd’hui la première cause de décès dans le monde, devant le tabac. Et cette mauvaise alimentation, c’est celle ultra-transformée. »

Une dépendance savamment orchestrée

dépendance savamment orchestrée

Le parallèle avec la cocaïne peut sembler exagéré, mais il repose sur des fondements scientifiques. Le psychiatre Max Pemberton, qui intervient dans le système de santé britannique, constate chez ses patients une perte de contrôle face à ces produits : « Ils n’arrivent tout simplement pas à s’arrêter. »

Cette compulsion ne concerne pas les aliments frais ou peu transformés. Elle se concentre sur des produits spécifiques, formulés pour être irrésistibles : textures, arômes, taux de sucre, de sel ou de gras calibrés au millimètre près. L’objectif ? Créer une récompense immédiate dans notre cerveau. « Ce n’est pas un hasard, insiste le Dr van Tulleken. Les industriels conçoivent ces produits pour déclencher une forme de dépendance. »

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Une menace pour la santé mentale et physique

menace pour la santé mentale et physique

Si les effets physiques de ces aliments sont bien connus – prise de poids, diabète de type 2, maladies cardiovasculaires, voire certains cancers –, leur impact sur la santé mentale est encore trop souvent sous-estimé. Une étude menée par Harvard en 2023 a révélé un lien préoccupant entre la consommation d’ultra-transformés et les troubles dépressifs.

Et ce sont les plus jeunes qui inquiètent le plus les experts. Dans de nombreux foyers, ces aliments sont omniprésents, dès le petit-déjeuner. L’exposition répétée dès l’enfance peut favoriser des comportements alimentaires compulsifs, difficilement réversibles à l’âge adulte.

Vers une prise de conscience des consommateurs ?

prise de conscience des consommateurs

Face à ces constats, les experts plaident pour une réglementation plus stricte, notamment en matière d’étiquetage. L’idée serait de mieux informer les consommateurs sur la nature exacte des aliments qu’ils achètent, mais aussi sur leurs effets potentiels à long terme.

En attendant une action politique plus forte, le levier principal reste la prise de conscience individuelle. Réduire sa consommation d’aliments transformés, cuisiner davantage soi-même, privilégier les produits frais et non transformés sont autant de gestes simples mais puissants.

Car si certaines addictions alimentaires semblent invisibles, elles n’en sont pas moins réelles – et insidieusement ravageuses.

Manon Martin

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